Article du Guide de l’étudiant
C’est par la presse locale que Françoise a eu vent du dispositif régional d’hébergement temporaire chez l’habitant (HTH). En quatre ans,
l’infirmière de 57 ans a déjà accueilli six jeunes chez elle, à Vion (Sarthe). Aujourd’hui, c’est Julien, 22 ans, élève apprenti ingénieur au CESI
de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), et Ousmane, 20 ans en CAP métallerie qui louent chacun une chambre chez elle.
Pas du « airbnb low cost »
Comme elle, 278 hébergeurs se sont portés volontaires pour accueillir des lycéens, étudiants, apprentis, stagiaires ou salariés, âgés de 15 à
30 ans dans les Pays de la Loire. » La réflexion a démarré en 2017 , en partant du constat qu’il y avait un besoin de logements pour des jeunes
en mobilité et en insertion professionnelle, présente Myriam Naël, déléguée régionale du réseau Habitat Jeunes (URHAJ) qui fédère 25 associations. Le programme a d’abord été pensé sur des territoires ruraux et périurbains. Des zones sur lesquelles des entreprises peinent à recruter faute de logement pour les candidats. En encourageant les propriétaires à partager une partie de leur lieu de vie, la déléguée régionale entend les « faire participer au dynamisme du territoire. Nous ne sommes pas un Airbnb low cost. C’est un projet socio-éducatif qui doit conduire le jeune vers I’autonomie.
Via HTH, la nuit coûte 15 € et le mois ne peut excéder 27O € (250 € en été). L’hébergeur et l’hébergé signent une charte, une sorte de règlement intérieur stipulant les règles du contrat. Un coordonnateur est chargé de former les binômes en fonction du quotidien, des contraintes, mais aussi des sensibilités. En 2021 , nous avons formé 37 binômes. 17 % des jeunes étaient en alternance, 58% en stage et
25% en CDD ou intérim « , détaille Myriam Lucas, coordinatrice du dispositif dans le pays sabolien pour l’association Le Flore Habitat Jeunes.
Comme une famille
Françoise a mis à disposition une partie de ses placards et « une étagère ou deux » de son réfrigérateur. Ousmane et Julien y stockent leurs denrées et chacun « vit librement! Nous mangeons parfois ensemble mais ce n’est ni obligatoire, ni systématique », insiste la quinquagénaire qui n’a qu’un maître mot: la confiance.
Je partage mon temps entre mon entreprise, à Précigné, et mon école nazairienne. C’est la solution logement qui me convenait le mieux,
témoigne Julien. Ousmane enfourche son deux roues lorsqu’il doit partir sur un chantier proche de Vion. « Je suis chez Françoise comme à la
maison, tout en gardant mon autonomie. On se croise le matin, puis on échange parfois plus longuement en soirée. C’est comme une famille ! »